Ce soir c'est la fin du monde, ils l'ont dit à la télé Nous l'avons appris, au beau milieu du diner Encore au fromage, lorsqu'entre deux bouchées L'apocalypse, pour dans quelques heures, nous fût révélée
Une gigantesque comète, filant tout droit vers la terre Devrait heurter la planète, créant un toit de poussière Un hiver, une nuit, de plusieurs centaines d'années C'est de faim et de froid que notre mort est programmée
Les yeux rivés à l'écran, nous écoutions parler Les scientifiques expliquant, les détails ignorés Mais le fromage, déja, avait un goût amer Et le repas finissant, nous nous demandions que faire
J'aurais imaginé que tout le monde Aurait envahi les rues Profiter des dernières secondes Sortir à demi-nus Observer le ciel Embrasser ceux et celles Que l'on a tant aimé Que l'on ne verra plus jamais
Mais les rues sont désertes, force est de constater Que l'apocalypse au vingt heures, c'est surtout à la télé A tube ou à plasma, tout le monde hypnotisé Par des journalistes en coeurs, jamais tant regardés
Une gigantesque comète, filant tout droit vers la terre Devrait heurter la planète, créant un toit de poussière Un hiver, une nuit, de plusieurs centaines d'années C'est de froid et de faim que notre mort est programmée
Les yeux rivés à l'écran, nous écoutions parler Astronomes, physiciens, tous catastrophés Calculs de trajectoire, de vitesse, magnitude Mathématiques, ne laissant place aux incertitudes
Tandis que l'objet approche On essaye d'appeler Quelques uns de nos proches Mais réseaux saturés
Alors on prie, on pleure, invoquant le divin Auquel on a jamais cru, d'ailleurs on ne croit plus en rien Et puis il y a les sceptiques, optimistes de circonstances Pour dire qu'on s'en sortira bien, ne pas trop croire en la science Que chaque problême trouve sa solution Que seuls n'y croient pas les cons Fatalistes à l'extrême, aveugles de la pensée Voudraient que l'on attende sagement, notre heure arriver
Ô ma chérie, tu es là, laisse moi encore une fois Prendre ta main, la serrer, te blottir contre moi
Ensemble on est invincible C'est quelque chose d'indicible Non nous ne pouvons pas nous laisser faucher comme ça Viens, échappons nous, de ce destin là
Prenons quelques affaires, de quoi résister à l'enfer Fuyons la surface, allons quelque part sous la terre Courrons loin de cette ville déserte aux fenêtres allumées N'acceptons pas notre perte, ne soyons pas résignés
On peut apercevoir au loin, l'orée du bois Où se trouve ce souterrain que nous connaissons bien Où nous nous sommes rencontrés, autour d'un feu de joie Ô mon coeur, je t'aime, avec toi je ne crains rien
Un volcan de lumière, une gerbe d'étincelles Soudain à l'horizon, viennent déchirer le ciel