Robin des villes

samedi 14 septembre 2013

La scandaleuse malhonnêteté de la presse française


1. La tribune

Ce mercredi 11 septembre 2013, le président russe Vladimir Poutine s'est adressé directement à l'opinion publique américaine dans une tribune publiée dans le célèbre New York Times. En voici tout d'abord le contenu traduit en français dans son intégralité :
Les récents événements en Syrie m’ont poussé à m’adresser directement au peuple américain et à ses dirigeants politiques. Il est important de le faire à un moment où la communication est insuffisante entre nos deux sociétés.
Les relations entre nous sont passées par différentes étapes. Nous étions adversaires pendant la Guerre froide. Mais nous avons aussi êtes alliés une fois : nous avons vaincu les nazis ensemble. L’organisation internationale universelle – l’Organisation des nations unies – a ensuite été mise en place pour empêcher qu’une telle dévastation ne se reproduise plus jamais.
Les fondateurs de l’Organisation des nations unies ont compris que les décisions concernant la guerre et la paix devraient être prises par consensus, avec le consentement de l’Amérique et aussi des membres permanents du Conseil de sécurité, cela a été inscrit dans la Charte des Nations unies. C’est cette profonde sagesse qui a permis la stabilité des relations internationales depuis des décennies.
Personne ne souhaite que l’Organisation des nations unies ne subisse le même sort que la Société des nations, qui s’est effondrée parce qu’il lui manquait une véritable force. Cela pourrait se produire si des pays influents contournent les Nations unies et entreprennent une action militaire sans l’autorisation du Conseil de sécurité.
L’éventuelle attaque des États-Unis contre la Syrie, malgré la forte opposition de nombreux pays et des principaux responsables politiques et religieux, y compris le pape, se traduira par plus de victimes innocentes et par la propagation du conflit au-delà des frontières de la Syrie. Une attaque augmentera la violence et déclenchera une nouvelle vague de terrorisme. Il pourrait saper les efforts multilatéraux visant à résoudre le problème nucléaire iranien et le conflit israélo-palestinien et déstabiliser davantage le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Il pourrait ébranler l’ensemble du système qui régit le droit international.
La Syrie n’est pas l’objet d’une bataille pour la démocratie, mais d’un conflit armé entre le gouvernement et l’opposition, dans un pays multiconfessionnel. Il y a quelques défenseurs de la démocratie en Syrie. Mais il y a bien plus de combattants d’Al-Qaïda et d’extrémistes de tous bords qui luttent contre le gouvernement. Le département d’État des États-Unis a désigné les rebelles du Front al-Nosra, membre de l’organisation de « l’État islamique en Irak et au Levant », comme des organisations terroristes. Ce conflit interne, alimenté par des armes étrangères fournies à l’opposition, est l’un des plus sanglants du monde.
Des mercenaires venus de pays arabes luttent là-bas, et des centaines d’autres proviennent des pays occidentaux et même de la Russie. Ne pourraient-ils pas retourner dans nos pays avec l’expérience acquise en Syrie ? Après s’être battus en Libye, les extrémistes sont allés au Mali. Cela constitue une menace pour nous tous.
Depuis toujours, la Russie a prôné un dialogue qui permettrait aux Syriens d’instaurer un compromis menant à un avenir pacifique. Nous ne protégeons pas le gouvernement syrien, mais le droit international. Nous devons utiliser le Conseil de sécurité des Nations unies et croire en la sauvegarde de l’ordre dans un monde complexe et turbulent car aujourd’hui cela reste l’une des rares façons de préserver les relations internationales et d’éviter de sombrer dans le chaos. La loi est toujours la loi, et nous devons la suivre que nous le voulions ou non.
Selon le droit international actuel, la force n’est autorisée qu’en cas de légitime défense ou par la décision du Conseil de sécurité. Tout le reste est inacceptable en vertu de la Charte des Nations unies et constituerait un acte d’agression.
Personne ne doute que du gaz toxique a été utilisé en Syrie. Mais il y a tout lieu de croire qu’il a été utilisé non pas par l’armée arabe syrienne, mais par les forces de l’opposition, afin de provoquer, en leur faveur, l’intervention de leurs puissants protecteurs étrangers. Les rapports que des fondamentalistes se préparent à une nouvelle attaque – cette fois contre Israël – ne peuvent pas être ignorés.
Il est alarmant de constater que l’intervention militaire des États-Unis dans les conflits internes de pays étrangers est devenue monnaie courante. Est-ce dans l’intérêt à long terme de l’Amérique ? J’en doute. Des millions de personnes de part le monde voient de plus en plus l’Amérique non pas comme un modèle de démocratie, mais plutôt comme ceux qui s’appuient uniquement sur la force brute, échafaudent des coalitions réunies sous le slogan « vous êtes avec nous ou contre nous ».
Mais la force s’est révélée inefficace et inutile. L’Afghanistan est déstabilisé, et personne ne peut dire ce qui se passera une fois que les forces internationales se seront retirées. La Libye est divisée en tribus et clans. En Irak, la guerre civile se poursuit, avec des dizaines de morts chaque jour. Aux États-Unis, nombreux sont ceux qui établissent une analogie entre l’Irak et la Syrie, et se demandent pourquoi leur gouvernement répète les erreurs du passé.
Que ce soit avec des frappes chirurgicales ou en utilisant des armes sophistiquées, les victimes civiles sont inévitables, y compris les personnes âgées et les enfants, que les frappes sont censées protéger.
Le monde réagit en demandant : si vous ne pouvez pas vous appuyer sur le droit international, alors vous devez trouver d’autres façons d’assurer votre sécurité. Ainsi, un nombre croissant de pays cherchent à acquérir des armes de destruction massive. Ce qui est logique : si vous avez la bombe, personne ne va vous toucher. Alors que nous devrions renforcer la non-prolifération, elle s’érode.
Nous devons cesser d’utiliser le langage de la force et nous devons reprendre le chemin vers un règlement diplomatique et politique civilisé.
Une nouvelle possibilité d’éviter une action militaire a émergé ces derniers jours. Les États-Unis, la Russie et tous les membres de la communauté internationale doivent tirer parti de la volonté du gouvernement syrien de mettre son arsenal chimique sous contrôle international en vue d’une destruction ultérieure. À en juger par les déclarations du président Obama, les États-Unis voient cela comme une alternative à l’action militaire.
Je me réjouis de l’intérêt du président à poursuivre le dialogue avec la Russie sur la Syrie. Nous devons travailler ensemble pour maintenir cet espoir vivant, comme convenu en juin dernier à la réunion du G8 à Lough Erne en Irlande du Nord, et orienter le débat vers la négociation.
Si nous pouvons éviter la force contre la Syrie, cela permettra d’améliorer les relations internationales et de renforcer la confiance mutuelle. Ce sera une réussite commune qui ouvrira la porte à une coopération sur d’autres questions cruciales.
Ma relation professionnelle et personnelle avec le président Obama est marquée par une confiance croissante. J’apprécie cela. J’ai étudié attentivement son discours à la nation mardi. Mais je serais plutôt en désaccord avec l’affirmation qu’il a faite sur « l’exception américaine », affirmant que la politique des États-Unis est « ce qui rend l’Amérique différente. C’est ce qui nous rend exceptionnel. » Il est extrêmement dangereux d’encourager les gens à se considérer comme exceptionnels, quelle que soit la motivation.
Il y a des grands pays et des petits pays, riches ou pauvres, ceux qui ont de longues traditions démocratiques et ceux qui ont encore à trouver leur chemin vers la démocratie. Leurs politiques sont différentes aussi. Nous sommes tous différents, mais quand nous demandons la bénédiction du Seigneur, nous ne devons pas oublier que Dieu nous a créés égaux.
Vladimir Vladimirovitch Poutine,
Président de la fédération de Russie.
Il s'agit d'un texte plutôt bien senti dans lequel Poutine appelle à la paix, à la recherche d'une solution diplomatique, et au respect du droit international.


2. Son traitement par la presse française

Ce n'est pas là l'article d'un journaliste lambda. Alors que s'annonce ce qui nous est présenté comme un conflit majeur, il s'agit de la voix du président de la russie, la deuxième puissance militaire au monde. Et pourtant, AUCUN grand titre de la presse française n'a jugé bon de la publier. Voici un rapide tour d'horizon :

- Le Monde titre : "Poutine met en garde Obama avant la rencontre américano-russe à Genève" sans toutefois publier le contenu de cette mise en garde.

- 20 Minutes titre : "Syrie : Une tribune de Poutine dans le « New York Times » met les lecteurs en colère" sans non plus diffuser l'objet de la colère.

- Les échos titre : "Syrie : Poutine charge Obama dans le «  New York Times  »" mais n'en diffuse toujours pas le texte.

- Metronews va plus loin et titre : "Syrie : Poutine menace dans le New York Times". Menace, rien que ça. Mais il faut les croire sur parole, on ne pourra pas en lire le contenu.

- Euronews titre plus sobrement : "Syrie : tribune de Vladimir Poutine dans le New York Times". Malheureusement la tribune en question n'y est pas plus publiée.

- L'Express titre : "Syrie : comment le New York Times a publié la tribune de Poutine". Et évidemment, ne publie pas le texte.

- Le Point titre : "États-Unis : une tribune de Poutine dans le "New York Times" fait des vagues". Toujours pas de tribune.

- Le Figaro titre : "Syrie : Poutine met en garde Washington". Pas de tribune non plus.

Je vais arrêter là, bien sur vous aurez deviné que des sites comme ceux de TF1 et ou France Télévisions n'ont pas échappé à la règle.


3. Finalement ?
Après une recherche rapide sur google, c'est finalement sur un site dont j'ignorais jusqu'alors l'existence que j'ai trouvé l'intégralité traduite de la tribune de Vladimir Poutine. Ce site s'appelle Ragemag. Il est intéressant de voir toutes les précautions que ce journali en ligne a pensé bonnes de prendre avant de publier un tel texte :
Nous avons pris la liberté de traduire intégralement cette adresse du président russe au peuple américain tout comme nous avions décidé de traduire la lettre de Manning à Obama, car nous pensons qu’il est nécessaire que les citoyens français aient le plus d’informations possibles au sujet du conflit syrien, si complexe. Bien que nous considérons que cette traduction relève de notre devoir d’informer, nous sommes bien évidemment disposés à la retirer sur demande des ayants droit.
Que le New York Times ait accueilli une tribune de Vladimir Poutine ne signifie en aucun cas que le quotidien de référence américain soutient la politique intérieure et les positions internationales du gouvernement russe. Il en est évidemment de même concernant RAGEMAG, la publication de cette traduction intégrale ne visant qu’à informer le lectorat français, notre pays étant hautement concerné par cette question. Il n’en demeure pas moins que nous ne pouvons à aucun moment omettre ou oublier les nombreuses ombres qui planent actuellement sur la Russie, à commencer par les violations des droits de l’Homme, le climat et les lois homophobes, l’oppression de certaines minorités et le bâillonnement de la presse.
En effet, chers lecteurs, vous allez lire un texte mais ne devez surtout pas en croire un traitre mot.

Je dois également souligner que le site d'Alain Soral, Egalité&Réconciliation a publié le texte dans son intégralité et sans préambule.

Enfin, la presse belge a également diffusé un article intéressant sur les réponses de la diplomatie américaine à cette fameuse tribune. Je vous invite vivement à lire ce dernier article.

Je n'ai pas voulu donner un ton trop polémique à cet article, hormis le titre, mais je suis profondément scandalisé par la flagrante malhonnêteté de la presse française. J'espère que mon papier trouvera un écho et que la parole de Poutine sera connue du plus grand nombre.

dimanche 3 mars 2013

Le lumpenproletariat ou l'armée du capitalisme

1 - Qu'est ce que le lumpenproletariat

Créé par Karl Marx et Friedrich Engels, le terme allemand "Lumpenproletariat", composé de "Lumpen" = loque, chiffon, haillon et "Proletariat", se traduit le plus souvent en français par "Sous-prolétariat" et désigne les masses urbaines marginales, vivant de manière parasitaire et fondamentalement incapables d’accéder jamais à une conscience révolutionnaire.

Mais attention, il ne s'agit pas d'amalgamer lumpenproletariat et pauvres. Selon Marx, le paupérisme vient de la surpopulation relative ; Marx parle de surpopulation relative pour indiquer qu’il n’y a surpopulation que par rapport aux besoins toujours variables de l’exploitation capitaliste. Les surnuméraires forment l’armée de réserve du travail. Ce sont aussi bien des chômeurs par accident que la réserve de main-d’œuvre des campagnes, à domicile, ou, plus misérables encore, les exclus du processus de travail en raison de leur âge, de leurs infirmités ou de la désuétude de leur qualification. Tous sont susceptibles, en certaines conjonctures, de reprendre du service actif. Exclus, victimes du système étant passés "par la dure mais fortifiante école du travail" ou disposés à passer par elle, ils sont, à tous ces titres, potentiellement révolutionnaires. Le lumpenproletariat, à l’opposé, n’est jamais passé par cette "dure mais fortifiante école" ; c’est pourquoi il est a-révolutionnaire. Formé de "gens sans aveu ni feu", il est vénal et prêt à se mettre au service de la bourgeoisie.

Voici enfin deux citations représentatives de la vision qu'avaient Marx et Engels du lumpenproletariat :

"Quant au lumpenprolétariat, ce produit passif de la pourriture des couches inférieures de la vieille société, il peut se trouver, çà et là, entraîné dans le mouvement par une révolution prolétarienne; cependant, ses conditions de vie le disposeront plutôt à se vendre à la réaction." Le manifeste du parti communiste

"Le lumpenproletariat - cette lie d'individus déchus de toutes les classes qui a son quartier général dans les grandes villes - est, de tous les alliés possibles, le pire. Cette racaille est parfaitement vénale et tout à fait importune. Lorsque les ouvriers français portèrent sur les maisons, pendant les révolutions, l'inscription : « Mort aux voleurs ! », et qu'ils en fusillèrent même certains, ce n'était certes pas par enthousiasme pour la propriété, mais bien avec la conscience qu'il fallait avant tout se débarrasser de cette engeance. Tout chef ouvrier qui emploie cette racaille comme garde ou s'appuie sur elle, démontre par là qu'il n'est qu'un traître." La sociale démocratie allemande

2 - La question "raciale"

Avant de voir quels sont les liens entre le lumpenproletariat et les élites capitalistes, il est important de faire un point sur un aspect qui est inévitable en France lorsque l'on parle du sous-prolétariat : le racisme. Tout d'abord, il convient de rappeler qu'un français, qu'il soit ou non d'origine étrangère, est avant tout un français. Cela étant dit, dans les débats médiatiques comme dans les conversations entre citoyens lambdas, il n'est pas rare que se voient distingués les français dits de souche des français d'origine étrangère, ou issus de l'immigration. Pour ma part, cette distinction n'a pas lieu d'être car un français est un français et un sous-prolétaire est un sous-prolétaire ; qu'il soit blanc, noir, jaune ou vert, il se définit par sa position au sein de la société et non par sa couleur. Toutefois il est très important d'aborder cette question car nous allons voir comment les oligarques créent du racisme sous couvert d'anti-racisme afin de protéger leur armée sous-prolétaire.

Voici un exemple de cause de polémique : "Selon une étude menée en Isère, deux tiers des mineurs délinquants sont d'origine étrangère" Le Monde, 16 Avril 2004. Pourquoi préciser cela, il ne s'agit SURTOUT PAS pour moi de vouloir démontrer une propension plus grande qu'auraient les étrangers, et donc les français d'origine étrangère, à la délinquance. Seulement voila, si quelqu'un voulait dénoncer certains de ces actes de délinquance, il citerait statistiquement une majorité de cas dans lesquels l'agresseur portera un prénom ou un nom à consonance étrangère. Et c'est là que l'antiraciste de mauvaise foi, qui est en fait un défenseur de l'oligarchie, dira : "Mais pourquoi vous ne citez que des noms à consonance étrangère ? Vous êtes un raciste ?". Et le procès en sorcellerie pourra commencer, et la lutte légitime contre la délinquance sera oubliée au profit d'une lutte contre un racisme fantasmé et immiscé par notre auto proclamé anti-raciste.

Ainsi, OUI je pense que les français d'origine étrangère sont sur-représentés parmi le lumpenproletariat. Et NON je n'en tire aucune conclusion raciste. Aucune culture, aucune couleur de peau, aucun gène, ne prédispose selon moi à devenir un voleur, un dealeur, un violeur ou un casseur. En revanche, cette sur-représentation génère ce que j'appelle une solidarité raciale, qui est une forme de tribalisme et par là même un véritable racisme. Je vais tâcher d'expliquer cela avec des mots simples. Comme on voit beaucoup de noirs et d'arabes dans les faits-divers sordides, et comme des gens comme Marine Le Pen associent en permanence la délinquance et l'immigration ; dés que l'on veut s'attaquer à la délinquance, le français noir ou arabe qui n'a rien d'un sous-prolétaire se sent visé également. Alors qu'il ne l'est absolument pas et qu'il devrait lui aussi dénoncer les délinquants. Ainsi, et parce qu'on lui martèle que parler de sécurité c'est réservé à la droite et aux racistes, le français honnête et travailleur, si il est noir ou arabe, aura tendance à s'attaquer, par solidarité raciale, à ceux qui dénoncent la délinquance plutôt qu'aux délinquants, protégeant ainsi ces derniers.

Cette question raciale est donc en France particulièrement importante car c'est par ce levier que l'élite bourgeoise à la fois utilise et protège le lumpenproletariat.

3 - Lumpenproletariat et oligarques 

Remarquons tout d'abord que lumpenproletariat et oligarques ont des points communs : vénalité, malhonnêteté, goût pour l'argent facile, mépris pour ceux à qui ils le volent etc. Ainsi, Marx écrivait :

"L'aristocratie financière, dans son mode de gain comme dans ses jouissances, n'est pas autre chose que la résurrection du lumpenprolétariat dans les sommets de la société bourgeoise." Les luttes de classes en France

Mais pourquoi ai-je titré cette article "Le lumpenproletariat ou l'armée du capitalisme" ? Autrement dit, pourquoi l'oligarchie favorise-t-elle autant l'émergence du lumpenproletariat tout en assurant avec soin sa protection ? Selon moi il s'agit d'une part de clientélisme et d'autre part du bon vieil adage : "Diviser pour mieux régner". En effet, un sous-prolétaire choyé est un bon client tant aux niveaux politique qu'économique. Clientélisme politique car un sous-prolo sera plus enclin à voter pour un parti proposant une justice plus souple et évitant de parler de sécurité de peur de stigmatiser les français d'origine étrangère. Clientélisme économique également car les sous-prolétaires sont de parfaits consommateurs avides de grandes marques et totalement à la merci des publicitaires. Mais le second point me semble plus important : la division de la société française. Opposer le prolétariat au sous-prolétariat, les racistes aux anti-racistes, les français de souche aux français d'origine-étrangère (et nous voyons là pourquoi l'oligarchie veut absolument racialiser ces questions sociales) est absolument bénéfique à ceux qui dirigent réellement. Ainsi, pendant que l'ouvrier est occupé à se racheter la voiture qu'on lui a brûlé la nuit précédente, et qu'il est également occupé à s'engueuler avec son collègue arabe qui le traite de raciste parce qu'il a dit que ce sont des arabes qui avaient brûlé sa voiture... ces 2 collègues ne pensent pas à s'attaquer à celui qui vend les voitures tout en incitant les sous-prolos à les brûler.

Le lumpenproletariat est donc une véritable armée, une armée civile, une armée intérieure, dont la violence sert les intérêts des puissants. L'image est à la fois banale et simple : On brûle les voitures de son quartier, pas celles des quartiers riches.

dimanche 24 juillet 2011

Terreur à Oslo : Qui est derrière ?






Le rassemblement des jeunes sur l’île d’Utoya était anti-Israël

Les Palestiniens “doivent avoir leur propre Etat, l’occupation doit cesser, le mur doit être démoli et il cela doit se passer maintenant », a déclaré le ministre des Affaires étrangères sous les applaudissements de l’auditoire.

Le terroriste déclarera dans son ouvrage :
Laissez-nous lutter ensemble avec Israël, avec nos frères sionistes contre tous les antisionistes, contre tous les marxistes culturels / multiculturalistes.
Anders Behring Breivik, Oslo kamikaze

Le manifeste rédigé par Anders Behring Breivik (ci-dessous) est clairement une preuve indéniable qu’il est sioniste.
2083 une Déclaration européenne de l’Indépendance


La presse est unanime sur la culpabilité d’un homme, seul, responsable des terribles attentats d’Oslo, décrit comme :” un “grand blond, norvégien de souche.”

Jeudi, le ministre des Affaires Étrangères de la Norvège, Jonas Gahr Store, visite un camp de la jeunesse sur l’île de Utoya. Accueilli en héros, les jeunes scandent son nom et brandissent des pancartes demandant de : “boycotter Israël” et de “reconnaitre l’Etat Palestinien” en septembre à l’ONU.

Eskil Pedersen, chef de la Jeunesse Travailliste locale, qui, interviewé à la télévision aujourd’hui pour raconter ce terrible attentat, a trouvé le moyen de parler d’Israël : “les membres de mon organisation veulent un embargo unilatéral économique d’Israël du côté norvégien. Les jeunes travaillistes sont très engagés sur la politique du Proche-Orient. Nous devons reconnaître la Palestine. (…) Le ministre des Affaires Étrangères a admis que la situation est intenable, mais, cependant, estime que le boycott est un mauvais outil … »

Et le ministre des Affaires étrangères de déclarer, lors de ces rencontres :

« Les Palestiniens doivent avoir leur propre Etat, l’occupation doit cesser, le mur doit être démoli et cela doit se passer maintenant”.

Il est tristement ironique de penser que la Norvège qui déclare, par voix officielle, “être une société ouverte et sans barrières” soit victime de la plus grande tuerie qui ait eu lieu dans ce pays depuis la seconde guerre mondiale, (on déplore plus de 100 morts) alors qu’Israël n’a jamais été aussi bien sécurisé face aux tentatives d’attentats que depuis la construction de la barrière de sécurité empêchant ainsi, les infiltrations de terroristes.

Bien que nous déplorons évidemment cet attentat (peu importe celui qui l’a commis), nous espérons que la Norvège comprenne ainsi la nécessité de ces barrières créées pour sauver des vies humaines qui ne disparaitront que lorsque la menace des attentats aura cessé.

Et ce ne sont pas ceux qui luttaient contre les invasions viking qui auraient pu dire le contraire !

mercredi 20 octobre 2010

Un parti de gauche

Voici une petite fiction inspirée par la lecture du livre "Le printemps des Sayanim" de Jacob Cohen. Toute ressemblance avec des personnages réels serait fortuite.

Il était une fois, au grand orient de France, une loge qui commença ainsi :
Le grand maitre dit : "Mes frères, une place est vacante sur l'échiquier politique, les gens n'ont plus confiance en ce qu'ils appellent l'UMPS. De plus, l'extrême droite leur fait peur, et nous avons bien oeuvré pour cela, et l'extrême gauche est mal représentée. En effet, Olivier de Besançon fait peur aux uns par son coté révolutionnaire et fait sourire les autres par son internationalisme et son "droit de l'hommisme". Ainsi, il manque quelqu'un pour représenter une extrême gauche à la fois ferme et progressiste. Et bien sûr, il serait préférable que ce quelqu'un soit un gars de chez nous."
Puis, se tournant vers Jean-Luc Roblochon, le grand maitre poursuivit : "Jean-Luc, vous avez souvent défendu ici votre ferveur pour plus de justice et d'égalité sociales. Vous avez également été, à plusieurs reprises, en désaccord avec le parti socialiste auquel vous appartenez. Pourquoi ne quitteriez vous pas le PS pour former votre propre parti, un parti vraiment conforme à vos convictions ?"
Jean-Luc espérait depuis longtemps une telle proposition, alors il répondit : "J'y ai bien songé figurez vous, mais la création d'un parti demande des investissement importants et surtout un appui médiatique que j'aurais le plus grand mal à obtenir car mes idées défient largement le pouvoir en place."
Le grand maitre, satisfait de cette réponse, dit alors : "Et bien Jean-Luc, vous pourrez compter sur l'aide de vos frères. Trouver les fonds nécessaires ne posera aucun problème, quant à l'appui médiatique, vous n'êtes pas sans savoir que cette loge compte parmi ses membres les personnages les plus influents du paysage audio-visuel français. Ces frères feront en sorte que votre voix soit entendue du plus grand nombre."
Le grand maitre jeta un oeil sur David Pujadiste qui d'un hochement de tête aquiesça. Puis il poursuivit :
"Et que pensez vous de l'Union Européenne Jean-luc ?
-Comme vous le savez, j'ai appelé à voter contre la constitution lors du référendum de 2005, et j'ai été entendu. Mais pourtant, son fac-similé, le traité de Lisbonne, est tout de même passé en force. Je pense que cette Europe est antidémocratique et construite autour d'un modèle libéral qui va à l'encontre de mes convictions.
-Entendu, mais comme vous venez de le dire, il s'agit de CETTE Europe. Peut être pourriez vous proposer une autre Europe. Car il va de soi que la sortie de l'Union Européenne isolerait notre économie et entrainerait notre pays à la ruine, ne pensez vous pas ?
-En effet, je suis pour une autre Europe."
Puis la tenue se poursuivit doucement jusqu'à son terme, voila un problème qui était réglé.

jeudi 14 octobre 2010

Un texte de Julien Arlandis :

Le syndrome du larbin

I) Définition

Chez un individu, le syndrome du larbin est un comportement pathologique visant à prendre systématiquement la défense des classes les plus favorisées au détriment de celles dont il est issu. Ce syndrome diminue les capacités d’analyse du larbin et se traduit par un blocage psychologique l’incitant à agir préférentiellement contre ses propres intérêts au profit de ceux qui l’exploitent.


II) Analyse des symptômes

L’amour démesuré qu’affiche le larbin à l’égard des patrons, des rentiers ou des milliardaires, est l’acte de foi qui structure son discours. Le larbin agit sans discernement de ce qui pourrait être bon pour lui, il intellectualise le débat pour tenter de nous convaincre que piocher chez les riches est toujours la pire des solutions, quand bien même il en serait bénéficiaire. Les arguments économiques qu’il invoque inlassablement n’ont pas servi à forger sa conviction, le syndrome du larbin est malheureusement une vocation qui se trimbale dès le plus jeune âge et contre laquelle il n’existe aucun remède. Le larbin n’a pas choisi d’aimer les riches, il aime les riches parce qu’il est un larbin. De tendance nettement libérale le larbin est celui qui vous vante les bienfaits du bouclier fiscal alors même qu’il ne paye pas d’impôts. C’est encore le même larbin qui voudrait réduire ou supprimer l’impôt sur la fortune même s’il sait qu’il ne sera jamais concerné par la question. Un écervelé victime du syndrome du larbin n’a pas de conscience politique, il vote instinctivement dans l’intérêt de ceux qui l’exploitent pour s’attirer leur bienveillance. Le larbin estime que l’argent qui lui fait défaut, est beaucoup plus utile dans le coffre d’un riche qui pourra ainsi le réinvestir beaucoup plus utilement qu’il ne l’aurait lui même dépensé. Le larbin cautionne tous les sacrifices et les plans d’austérité dont il pourrait être l’objet comme la baisse des salaires, ou encore l’augmentation de l’âge de la retraite même si son travail ne lui convient d’aucune façon et que ses maîtres ne lui offrent aucune perspective d’améliorer sa condition.


III) Hypothèses sur l’origine du syndrome

Deux théories principales s’affrontent pour expliquer l’origine du syndrome : la thèse génétique et la pathologie mentale.
Après des siècles d’esclavage et de féodalité, les larbins pourraient être le produit d’une sélection artificielle des soumis par leurs maitres. La transmission génétique des caractères aurait favorisée la sélection d’une souche vivace de larbins domestiques au profit d’une nouvelle espèce de primates : l’homo larbinus.
Selon cette hypothèse le mécanisme en œuvre serait similaire à la sélection des chiens et des chevaux mais directement appliqué à l’homme.
Pour les tenants de la pathologie mentale le caractère héréditaire n’est pas retenu, il s’agirait plutôt d’un trouble qui se développerait dès l’enfance. Le processus s’aggraverait au passage à l’âge adulte lorsque le sujet prend conscience de la médiocrité de sa condition, le larbin développerait des stratégies inconscientes visant à restaurer un équilibre cognitif pour justifier l’acceptation de sa subordination. Le larbin finit ainsi par s’identifier à ses maîtres en s’imaginant appartenir au corps social qui l’exploite.


IV) Quelques exemples

Le larbin réagit vivement à toute discussion qui ose remettre en cause les privilèges des plus fortunés, incapable de se livrer à une argumentation convaincante, ses messages distillent la peur et les intimidations dont il est l’objet. En réaction le larbin brandit instinctivement une succession de termes caractéristiques qu’il essaye de glisser dans son discours tels que : communisme, bolchévisme, tirage vers le bas, la Stasi, Corée du Nord, isolement, dictature socialiste, évasion fiscale, paupérisation, millions de morts...
Les quelques messages qui suivent portent la quasi-signature "littéraire" d’un larbin digne de ce nom :

- Les riches il faut les bichonner, les câliner, si on les spolie trop ils s’installeront ailleurs.

- Le Bolchévisme ? Non merci les Russes ont essayé en 17...

- Comme en Corée du Nord ou au Zimbabwe ?

- La fortune de Bill Gates ? Ça fait 3 pizzas par Africain et après on fait quoi ?

- Si les riches disparaissent on pourra plus leur vendre des produits de luxe !

- Ma patronne paye trop de charges !

- Les parachutes dorés c’est une compensation pour dissuader de saboter davantage l’entreprise, divisé par le nombre de salariés ça fait beaucoup moins que dans une seule poche.


V) Population affectée

Le syndrome du larbin ne prolifère pas seulement chez les plus démunis intellectuellement comme on pourrait le penser, il affecte une large fourchette de la population sans corrélation apparente avec le niveau d’étude (20% de la population pense faire parti des 1% les plus riches). Les larbins sévissent en masse sur les forums d’économie dont l’étude de cette discipline semble en aggraver les symptômes. Le paysage politique avec l’élection d’un président au service des ploutocrates révèle un seuil de contamination critique dans la patrie des droits de l’homme. La situation est grave mais peut-être pas complètement désespérée et les symptômes ne cessent d’évoluer au fil de l’actualité, aussi aidez-nous à maintenir et à diffuser ce document pour lutter efficacement contre ce fléau des temps modernes.


Pour la santé publique.

lundi 16 août 2010

De la novlangue contemporaine : « le politiquement correct » et la « bien-pensance »

Un phénomène curieux se produit, de nos jours, au cœur des conceptions idéologiques des hommes et des femmes de droite (conservateurs ou libéraux) : il faut absolument (et assez curieusement) à l’encontre de l’idéologie victimaire qu’ils sont censés exécrés, se poser en « martyrs » de la « bien-pensance » ou de ce qu’ils désignent encore sous l’expression « politiquement correct ». C’est dire qu’aujourd’hui, ces simples incantations agrémentées de sarcasmes suffisent, plus encore qu’une série d’arguments, à former et à emporter l’adhésion, (pour peu que vous soyez disposés à accepter les prémisses et les implications des postulats de la droite).

Soyons plus spécifique et suivons le sociologue Jean-Pierre Garnier, qui explicite cette doxa de manière fort savoureuse : Le principe en est simple : s’affirmer résolument à contre-courant des « idées reçues », des « modes », du « politiquement correct », généralement identifiés aux « visions erronées » qui ont cours sur la scène médiatique ou politicienne, avant d’asséner avec gravité d’autres poncifs tout aussi conformes à l’idéologie dominante dont ils ne constituent qu’une variante savante.[1] » Une proposition qu’un éditorialiste comme Eric Zemmour pourrait probablement méditer avec sagesse

Il semble évident qu’aujourd’hui, les discours sur la délinquance ou la pauvreté sont assez friands de ce genre de procédés. Il serait futile (voire imbécile !) de rechercher des causes sociologiques, économiques à des phénomènes sociaux comme la déviance ou la précarité, car ce serait là pure manœuvre idéologique destinée à « excuser » ou à « déresponsabiliser ». Ainsi, comme le disait Herber Spencer à l’encontre des pauvres : « la sympathie pour une personne qui souffre supprime, pour le moment, le souvenir des fautes qu’elle a commises[2] ».

L’économiste Frédéric Lordon, critiquant au passage la conversion de la gauche d’alternance à ces conceptions (anéantissant au passage l’idée d’une pensée unique « gauchiste »), explique la paresse intellectuelle au cœur de ce type de discours : « Cédant à toutes les forces de l’air du temps et rejoignant la droite dans cette aberration mentale qui se refuse à considérer que comprendre et juger demeurent des opérations intellectuelles absolument hétérogènes, que rendre intelligible n’est synonyme d’absoudre que pour des esprits obtus, la social-démocratie à la française a donc pris le mors aux dents et décidé que l’insécurité était un fait social à combattre et non à comprendre. Regardés comme des manifestations aberrantes mais autosuffisantes, surtout pas symptômes d’autre chose, les actes de violence anomique sont de purs surgissements sans cause, rejetés dans la catégorie d’un mal absolument ineffable – ce n’est plus d’une police qu’ils sont justiciables mais d’un corps d’exorcistes[3]. »

N’est-il pas vrai qu’aujourd’hui, face à ces phénomènes sérieux, nous sommes sommés de prendre une posture viriliste, moralisante et psychologisante, et qu’à défaut, l’invective ou le mépris tendront rapidement à se manifester au cœur du débat public ? Symétriquement, dirons certains, la tendance à réduire les diverses conceptions droitières à de purs et simples avatars du « fascisme » ont permis de construire ce type de « réactions ». S’il est probable que ces excès ont pu nourrir ces nouveau discours, je souhaiterais pointer la dangerosité qui réside au cœur de la critique de la « bien-pensance » et du « politiquement correct ». En effet, n’est-elle pas en train d’aboutir à une forme de « terrorisme intellectuel » avec ses propres effets de censure (probablement le produit d’une forme d’usure de la critique de gauche et l’affaiblissement de son impact sur le monde ?) et ses injonctions idéologiques ?
Ensuite, et en lien avec ce qui précède, ne peut-on pas noter finalement une analogie formelle entre ce qu’on appelle aujourd’hui la critique du « politiquement correct » et la critique de l’« idéologie dominante » ? Historiquement, nous savons que la critique de l’idéologie dominante est plutôt un concept utilisé au sein de la gauche radicale (marxiste, anarchiste, etc.) indiquant que les idées dominantes sont, en dernière instance, celles qui légitiment le mode de production capitaliste[4].

La question pourrait donc être la suivante : comment est-on passé d’une critique « de gauche » de l’idéologie dominante, à la réappropriation droitière de ce concept sous une nouvelle étiquette aux contours flous : « le politiquement correct » ?
Est-ce à dire que la réalité elle-même à changé, que la domination capitaliste a disparu et que nous vivons au pays des soviets ? Est-ce lié, comme indiqué plus haut, à l’affaiblissement de la critique de cette domination et à l’absence de perspective ouverte par celle-là ? Ou est-ce lié à une stratégie intellectuelle sur le mode gramscien d’hégémonie culturelle de la part de la droite ?

Si l’on peut raisonnablement écarter la première possibilité et tenir pour évidente la seconde tant ce phénomène est documenté[5], qu’en est-il de la troisième question ?

De ce point de vue, Serge Halimi et Alain Bihr ont bien analysé les conditions d’émergence de ce discours et les formes qu’il empruntait. C’est pourquoi nous pouvons avancer avec ce dernier, et à titre d’hypothèse, que le discours sur la « bien-pensance » et le « politiquement correct » constitue une des manifestations de la novlangue contemporaine, c’est-à-dire schématiquement : « la mise en circulation, par de multiples biais, parmi lesquels comptent évidemment au premier chef les médias, d’un langage spécifique : des mots, des expressions, des tournures de phrase, etc., progressivement passés dans le langage courant. Ce langage est destiné, selon le cas, à faire accepter le monde tel que les intérêts de la classe dominante le façonnent en gros comme dans le détail ; ou à désarmer ceux qui auraient tout intérêt à lutter contre ce monde pour en faire advenir un autre, en le rendant incompréhensible, en répandant un épais brouillant sur les rapports sociaux qui le structurent et qui en déterminent le cours ; ou tout simplement encore en rendant inutilisable tout autre langage, d’emblée critique à l’égard du monde existant. [6] »

N’est-il pas évident, pour reprendre l’exemple évoqué ci-avant, que le discours moralisateur, répressif et psychologisant en matière de délinquance, sous couvert de lutte contre la « bien-pensance », voile objectivement le racisme (anti-pauvres), les mutations de l’Etat social en Etat pénal (ou libéral-policier selon les termes de Lordon) et social-actif, la ségrégation socio-spatiale, ou encore la domination capitaliste, etc. ? C’est ainsi que Loïc Wacquant dans : « Punishing the Poor « démontre que l’État néolibéral (…) lors même qu’il embrasse le « laissez faire et laissez passer » en haut, en relâchant les contraintes qui pèsent sur le capital et en élargissant les chances de vie dont jouissent les détenteurs de capitaux économiques et culturelles, il n’est rien moins que « laissez faire » au bas de l’échelle sociale. De fait, lorsqu’il s’agit de gérer les turbulences sociales générées par la dérégulation et d’imposer la discipline du travail précaire, le nouveau Léviathan se révèle être farouchement interventionniste, dominateur et dispendieux. La touche légère des inclinaisons libertaires qui s’adressent aux classes supérieures fait place à un activisme brutal et autoritaire visant à diriger, voire à dicter, les comportements des membres des classes inférieures. Le « small government » dans le registre économique trouve son prolongement et son complément dans le « big government »sur le double front du workfare et de la justice criminelle.[7] »

par William7


[2] SPENCER Herbert, L’individu contre l’Etat, 1885.
[4]Pour de plus amples développements sur la question, lire l’ouvrage d’Isabelle Garo, L’Idéologie, la pensée embarquée, La Fabrique, Paris, février 2009.
[5] Par exemple, on peut lire avec intérêt le monumental ouvrage de Luc Boltanski et Eve Chiappello : « Le nouvel esprit du capitalisme ». Paris, Gallimard, 1999.

mardi 10 août 2010


La bonne ambiance
envoyé par robin1423. - L'actualité du moment en vidéo.

Nous assistons depuis quelques années à une hausse de la xénophobie en France, tant au niveau du peuple qu'au niveau de nos dirigeants politiques. Et cela va de l'extrême droite (Jean-Marie et Marine Le Pen) à des hommes qui se proclament pourtant de gauche (Manuel Valls, Bernard-Henri Levy) en passant bien sur par le pouvoir en place (Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux, Frédérique Lefèbvre...). En outre, sous l'impulsion de leaders d'opinion comme monsieur Eric Zemmour, ceux qui le plus souvent à gauche ne tombent pas dans cet écueil sont immédiatement taxés de "bobos gauchistes bienpensants".

Il y a 2 raisons à ce phénomène :

-La raison électorale
La technique est plus qu'érodée, il s'agit de désigner un bouc émissaire, d'effrayer la population et de se désigner en héros qui va l'en débarrasser. C'est le fond de commerce du Front National depuis plusieurs dizaines d'années, et c'est également celui de l'UMP depuis que Nicolas Sarkozy fut ministre de l'intérieur, comme on le voit dans cette vidéo ("Vous en avez marre de ces racailles ? Et bien on va vous en débarrasser.")

-La raison de la diversion
Technique non moins inconnue, il s'agit de détourner les braves gens des problèmes qui touchent réellement leur quotidien et l'avenir de leurs enfants (chômage, santé, éducation, retraites, Europe, couvertures sociales, délocalisations...). Ainsi le peuple se divise autour d'un problème fantasmé : les plus gros scores du FN sont d'ailleurs réalisés dans des villages de province dont les étrangers sont absents. Et finalement, la conscience de classe devient la conscience de race, ou plutôt "d'origine ethnique" pour reprendre le vocable actuel.